Lorsque
Stéphane Mallarmé achève Le
Démon de l’analogie, il se sent «bizarre,
personne condamnée à porter probablement le deuil
de l’inexplicable pénultième». Au
commencement était la parole, ou plutôt "des
paroles inconnues". Puis peu à peu, glissant sur
"l'esprit naguère seigneur", c'est la
voix qui revient, "la voix même (la première,
qui indubitablement avait été l'unique)".
Comment comprendre l'inexplicable Pénultième ?
Quel démon s'en est emparé ? Qu'entendons-nous
dans le son "nul" — pénultième
son du mot "pé-nul-tiè-me" ?
Yves Bonnefoy s’aventure dans ce texte étrange
et suit, pas à pas, les chemins empruntés par Mallarmé.
Et comme un voyage au cœur du mystère, l'auteur nous
conduit alors, tel le Virgile de Dante, dans les sentes discrètes
et troublantes de "l'écriture de poésie".
D'un détour par Le Démon de la perversité
d'Edgar Allan Poe, jusqu'à la boutique de
l'antiquaire-luthier, c'est sous le signe de poésie, "dans
le lieu du rêve", qu'il nous fait cheminer à
ses côtés jusqu'à écouter ce que nous
dit la voix, la voix répétant : "la Pénultième
est morte". |
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© Agnès
Prévost, Bouleaux soir, 2005 |
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56 pages,
15,5 x 21 cm
Prix : 22 €
ISBN : 2-914490-14-3
Tirage limité à 500 exemplaires numérotés.
Prix des exemplaires de tête : 280 €.
«
Les arts d’imitation prolongent des moments,
sans eux éphémères ; enfant, les fixant,
une réserve émotive, à notre intention,
et pour nous emprunter quelque authenticité.
Je ne leur sais pas de plus beau prétexte. »
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Stéphane
Mallarmé
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Agnès Prévost
a réalisé pour l’édition de tête
37 dessins à la craie noire sur BFK Rives. Chaque œuvre
est présentée dans un emboîtage d’éditeur
à trois volets.
Agnès Prévost est peintre, elle vit et travaille
à Paris. Selon elle, « tout a vie au sein de
l’apparent silence. Battements, bruissements, qui nous atteignent.
Le regard écoute. »
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Yves
Bonnefoy,
né à Tours en 1923.
Poète, essayiste et traducteur, Yves Bonnefoy publie ses premiers
textes poétiques en 1947. Il entame dans le même temps un
travail de traduction des textes de Yeats et de Shakespeare, dont il traduit
les poèmes et un grand nombre de pièces théâtrales.
Son œuvre critique crée de nombreuses passerelles entre les
champs du savoir, du Dictionnaire des mythologies et des religions
des sociétés traditionnelles et du monde antique, dont
il dirige la publication, aux travaux sur l’histoire de l’art
dans l’Italie de la Renaissance et du Seicento ou dans la France
gothique. Ses essais sur des artistes tels que Joan Mirò, Alberto
Giacometti ou Pierre Alechinsky rejoignent ses ouvrages d’artistes,
illustrés entre autres par Raoul Ubac, Eduardo Chillida ou Leonor
Fini. Son travail critique porte sur l’histoire de la littérature,
sur la poésie (Yeats, Desbordes-Valmore, Baudelaire, Rimbaud, Leopardi,
Celan) et sur les formes et les différents moments de la poétique.
Dans ses recueils et articles, il invente ainsi un parcours intime à
travers l’image et la parole (La Présence et l’Image,
La Vérité de parole) qui donne toute sa singularité
à une œuvre de l’échange.
Après avoir enseigné à l’université,
Yves Bonnefoy a dirigé la collection Idées & Recherches
chez Flammarion et occupe depuis 1981 la chaire d’Études
comparées de la fonction poétique au Collège de France. |